La technologie BIM (Building Information Modeling) est un processus intégré impliquant la collaboration d’architectes, ingénieurs et entrepreneur en utilisant différentes technologies pour créer des maquettes numériques 3D d’un projet de construction. Ce procédé optimise le développement du projet et favorise les gains d’efficacité tant en termes de conception que d’exécution.
Dans cet article, nous analyserons les implications de l’utilisation de cette technologie innovante dans le domaine de l’assurance construction, en mettant en lumière les avantages qu’elle apporte ainsi que les défis qu’elle génère pour les assureurs.
Réduction des risques et amélioration des performances en matière d’assurance construction grâce au BIM
Gain de précision et anticipation des problèmes
L’un des principaux avantages de l’usage du BIM en matière de construction réside dans sa capacité à améliorer la précision des dessins tout en réduisant les erreurs et omissions. Grâce aux modèles 3D créés avec le BIM, tous les intervenants peuvent visualiser et comprendre les aspects complexes du bâtiment avant même sa construction.
Cela permet donc une meilleure détection et prévention des erreurs ou des conflits potentiels, comme des problèmes d’interférence entre les systèmes électriques, mécaniques et structuraux. Les erreurs étant détectées plus tôt dans le processus, les coûts de corrections sont moindres pour l’assureur. De plus, cette anticipation limite les risques de recours judiciaire qui pourraient découler d’une mauvaise exécution du projet.
Optimisation des processus et réduction des délais
Le BIM contribue également à améliorer la communication entre les parties prenantes d’un projet de construction. En effet, grâce à une plateforme où tous les intervenants travaillent sur un seul modèle, il est possible de partager rapidement les modifications ou mises à jour du plan de construction avec l’ensemble des acteurs. Cette meilleure communication permet aux projets de se dérouler plus rapidement et en toute sécurité. En conséquence, cela diminuera le nombre de sinistres liés aux chantiers à réaliser dans des temps réduits, et par voie de fait, affectera directement les prix des primes d’assurances pratiquées.
Nouveaux défis pour les assureurs
Responsabilités partagées et assurance collaborative
L’utilisation du BIM a également des impacts sur les relations contractuelles entre les divers intervenants d’un projet. Le caractère collaboratif du BIM implique que plusieurs professionnels interviennent conjointement dans la création et la modification d’un modèle 3D. Cela soulève des questions complexes quant à la distribution des responsabilités en cas de litige. Les assurances traditionnelles sont généralement basées sur des contrats individuels et pourraient s’avérer moins adaptées face à cette nouvelle manière de travailler. Ainsi, de nouveaux produits d’assurance pourraient émerger pour répondre à ces besoins spécifiques, en s’appuyant notamment sur des contrats d’assurance collaborative incluant plusieurs parties prenantes.
Aspects liés à la cybersécurité
Enfin, le recours à des plateformes numériques et connectées engendre également des risques en matière de sécurité informatique. Les données stockées peuvent être la cible de cyberattaquants qui chercheraient à dérober des informations sensibles ou à causer des dommages au projet. De ce fait, les compagnies d’assurance devront adapter leur offre pour proposer des garanties incluant ces nouvelles problématiques liées à la protection des données et à la cybersécurité.
Exemples concrets d’utilisation du BIM dans l’assurance construction
- Évaluation préalable des risques : Le BIM peut aider à une meilleure identification et quantification des risques spécifiques associés à un projet avant sa réalisation. Ainsi, les assureurs pourraient adapter leurs offres en amont pour proposer des contrats mieux calibrés aux profils de risques qu’ils prennent en charge.
- Gestion dynamique des sinistres : En cas de sinistre, le modèle BIM du bâtiment peut fournir des informations précieuses pour faciliter l’évaluation des dommages, optimiser la répartition des coûts entre les différentes parties responsables et surveiller en temps réel l’avancement des travaux de réparation. Les assureurs pourront alors mieux suivre l’évolution du chantier et ajuster le cas échéant leurs montants de garantie.
- Simulation de scénarios catastrophiques : Le BIM peut également être utilisé pour simuler des scénarios catastrophes en intégrant les données du modèle 3D avec des éléments extérieurs (feu, inondations, tempêtes…). Cette approche permettrait aux assureurs d’anticiper les conséquences financières d’un sinistre majeur sur une construction donnée, et d’adapter leurs contrats en conséquence.
En conclusion, la technologie BIM crée de nouvelles opportunités pour les acteurs de l’assurance construction, tout en leur imposant de repenser leurs modes de fonctionnement traditionnels pour s’adapter à ces changements. Adopter le BIM dans l’assurance construction permet ainsi aux professionnels de parfaire leur offre tout en anticipant les risques inhérents liés au secteur d’activité concerné.